Le secteur du bâtiment représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre. En France, il est responsable d'environ 20% de l'empreinte carbone nationale. L'utilisation de matériaux performants et écologiques, tels que le parpaing isolé thermique (PIT), est une solution clé pour une construction plus durable et respectueuse de l'environnement. Ce guide complet vous permettra de comprendre les avantages, les inconvénients et les aspects pratiques de la construction avec du PIT.
Le parpaing : matériau traditionnel revu et corrigé
Le parpaing, un matériau de construction très répandu, est apprécié pour sa robustesse, sa facilité de mise en œuvre et son prix relativement abordable. Cependant, sa faible performance énergétique, principalement due à sa faible inertie thermique et sa conductivité thermique élevée (environ 1 W/m.K pour un parpaing traditionnel), le rend inadéquat pour les constructions aux normes actuelles. De plus, la production de ciment, principal composant du parpaing, est énergivore et source d'émissions de CO2 importantes (environ 0,8 tonnes de CO2 par tonne de ciment).
Histoire et propriétés du parpaing traditionnel
Apparu au début du XXe siècle, le parpaing a rapidement conquis le marché de la construction grâce à sa simplicité de fabrication et sa résistance à la compression. Cependant, sa conception initiale ne prenait pas en compte les exigences de performance énergétique actuelles. Les blocs de parpaing traditionnels présentent une masse volumique d'environ 800 kg/m³ et une résistance à la compression variant entre 5 et 20 MPa selon le type.
L'innovation du parpaing isolé thermique (PIT)
Le PIT révolutionne le parpaing traditionnel en intégrant un isolant directement dans la structure du bloc. Cela permet d'améliorer drastiquement ses performances thermiques, réduisant significativement les ponts thermiques et les déperditions de chaleur. Les isolants utilisés varient selon les fabricants et les exigences : polyuréthane (λ ≈ 0.022 W/m.K), polyisocyanurate (λ ≈ 0.020 W/m.K), polystyrène expansé (λ ≈ 0.033 W/m.K), laine de roche (λ ≈ 0.035 W/m.K), ou encore des isolants biosourcés comme le chanvre (λ ≈ 0.045 W/m.K). Le choix de l'isolant influe directement sur l'empreinte carbone du PIT et sa performance thermique. Le polyuréthane, bien qu'offrant d'excellentes performances, présente une empreinte carbone plus importante que la laine de roche.
Avantages écologiques du PIT
L'utilisation du PIT présente de nombreux avantages écologiques par rapport aux solutions traditionnelles :
- Réduction significative des émissions de CO2 : Un bâtiment construit avec du PIT émet jusqu'à 40% moins de CO2 qu'une construction équivalente en parpaing traditionnel.
- Diminution de la consommation d'énergie : Les performances thermiques accrues permettent de réduire considérablement la consommation d’énergie pour le chauffage et le refroidissement.
- Amélioration du confort thermique : Le PIT offre une meilleure inertie thermique, ce qui procure un confort intérieur plus stable et agréable tout au long de l'année.
- Contribution à la préservation des ressources naturelles : L’utilisation d’isolants biosourcés limite l’impact sur l’environnement.
- Meilleure performance énergétique et conformité à la RE2020: Le PIT contribue à une meilleure performance énergétique du bâtiment, permettant de satisfaire plus facilement les exigences de la RE2020.
Mise en œuvre et aspects techniques de la construction avec du PIT
La construction avec du PIT nécessite une expertise appropriée pour garantir l'efficacité thermique et la durabilité de l'ouvrage.
Choix du type de PIT en fonction des besoins et du contexte climatique
Le choix du PIT dépend de plusieurs facteurs : la zone climatique, l'orientation du bâtiment, le type d'isolant, l'épaisseur du bloc, et le coefficient de transmission thermique (U) souhaité. Un coefficient U inférieur à 0.18 W/m².K est généralement recommandé pour une construction performante. La résistance thermique (R) doit être adaptée aux exigences de la réglementation thermique en vigueur (RE2020). Une étude thermique préalable est fortement recommandée pour optimiser le choix des matériaux et des épaisseurs.
Techniques de pose et maçonnerie spécifiques au PIT
La pose du PIT est similaire à celle du parpaing traditionnel, mais nécessite une attention particulière aux joints pour éviter les ponts thermiques. L'utilisation d'un mortier adapté est essentielle pour garantir une bonne adhérence et une étanchéité optimale. Il est important de suivre les recommandations du fabricant pour une mise en œuvre correcte. L’épaisseur des joints doit être précise et régulière pour éviter les pertes thermiques. L'utilisation de blocs d'angle spécifiques peut être nécessaire pour optimiser l'isolation des angles du bâtiment. Pour les ouvertures (portes et fenêtres), des techniques spécifiques sont nécessaires pour garantir la continuité de l'isolation.
Étanchéité à l'air et à l'humidité
L'étanchéité à l'air est primordiale pour éviter les infiltrations d'air et les pertes de chaleur. Des tests d'infiltrométrie sont souvent réalisés pour vérifier l'étanchéité du bâtiment. Une attention particulière doit être portée aux jonctions entre les différents éléments de l'enveloppe du bâtiment (murs, toiture, fenêtres). Une bonne ventilation est également nécessaire pour réguler l'humidité intérieure et prévenir l'apparition de moisissures. La perméabilité à la vapeur d'eau de l'isolant doit être prise en compte pour éviter la condensation.
Coûts et rentabilité de la construction avec du PIT
Le coût initial d'une construction avec du PIT est généralement supérieur à celui d'une construction traditionnelle. Cependant, les économies réalisées sur le long terme en termes de consommation énergétique compensent largement cet investissement supplémentaire.
Analyse comparative des coûts
Le prix du PIT varie selon le type d'isolant, l'épaisseur du bloc et le fabricant. Il est important de comparer les différents prix au mètre carré et de tenir compte des coûts de main-d'œuvre. Une étude comparative précise doit inclure tous les coûts, y compris les matériaux, la main-d'œuvre, et les éventuels frais d'études thermiques. Un prix moyen pour un mur en PIT se situe entre 70€ et 150€ le m², tandis qu'un mur en parpaing traditionnel coûte entre 40€ et 70€ le m².
Retour sur investissement (ROI) et amortissement
Le retour sur investissement dépend de nombreux facteurs : le coût de l'énergie, le climat local, la performance thermique du bâtiment, et la durée de vie du bien. Une étude de rentabilité précise permet d'estimer le délai d'amortissement de l'investissement dans le PIT. Avec une réduction de la consommation énergétique estimée entre 30% et 50%, le ROI peut être très attractif, avec un amortissement possible en moins de 10 ans.
Aides financières et dispositifs incitatifs
De nombreux dispositifs incitatifs existent pour encourager la construction écologique et l'utilisation de matériaux performants :
- Éco-prêts à taux zéro : permettent de financer une partie des travaux de rénovation énergétique.
- Crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) : réduit le coût des travaux d'isolation.
- Subventions locales : certaines collectivités locales proposent des aides financières pour les constructions écologiques.
- Primes énergie : versées par les fournisseurs d’énergie pour encourager la rénovation énergétique.
Aspects réglementaires et certifications
L'utilisation du PIT facilite la conformité aux réglementations thermiques en vigueur.
Réglementation thermique (RE 2020)
La RE 2020 impose des exigences strictes en matière de performance énergétique des bâtiments neufs. Le PIT, grâce à ses hautes performances thermiques, contribue grandement à la conformité à cette réglementation, en réduisant significativement les besoins de chauffage et de climatisation. L'utilisation de PIT permet d'atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d'améliorer le confort thermique des bâtiments.
Certifications environnementales (labels)
Plusieurs labels environnementaux valorisent les constructions écologiques utilisant du PIT. Ces certifications garantissent la qualité environnementale des matériaux et des procédés de construction et permettent d’obtenir des primes ou des financements supplémentaires. Parmi ces labels, on retrouve par exemple :
- BBC (Bâtiment Basse Consommation) :
- Effinergie :
- NF Habitat HQE :